Telemachus 0005

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Enter Stephen Dedalus, the brooding poet.  I love how Rob’s illustration brings out the way in which the top of the tower is like an arena–there’s a gladatorial dimension to what’s happening here that this format really brings to life.

— In case you were wondering, Portrait fans, this is the same Stephen Dedalus we last saw vowing to “forge in the smithy of his soul the uncreated conscience of his race.” Joyce used the name as a nom de plume early in his career, in addition to giving it to his fictional alter ego. But you’ll see that Stephen is a little older, a little more jaded, and more than a little depressed.

— I know it’s basic, but it doesn’t hurt to have a little refresher on Daedalus. A master builder and creater of labyrinths.

— Interesting that as Rob has drawn it, we’re getting Stephen’s POV here. One of Joyce’s signature moves is to give his narrating voice elements of the vocabulary or stylistic tics or perceptions of a character in the scene. Where it might first seem that the narrator is your usual omniscient, once you really start to parse who’s doing the talking, it can sound like the narrator’s voice and style are flavored by a particular character (often described as the character “infecting” the narrator’s voice). I have a perverse theory that the narrator of Portrait is actually Stephen himself, talking about himself in the third person. [Hugh Kenner called this style the “Uncle Charles Principle.” in his classic Joyce’s Voices]. The text here doesn’t show UCP (as the Joyceans call it) so much, but this medium requires choices of perspective that can help illustrate the phenomenon.

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6 thoughts on “Telemachus 0005

  1. i appreciate the way rob renders stephen in the last panel. before we even hear stephen speak or see him act, we get a hint of some inner turmoil in the eyes and way in which the lips are set.

  2. Thanks. That moment of presentation is an important part of the theatrics of comics or stage production that is uniquely separate from the art of the novel. There’s a “reveal” in the first moment a major character walks on stage that is subtler in literature and not nearly so visually-centered as it is in comics. The novel doesn’t pause here, but comics, film or the stage works off that moment of breathe as we see the character for the first time.

    But the UCP Mike is talking about here is a fascinating thing that really made me think that comics are the proper medium for adapting Joyce. View point (parallax, anyone?) changes easily in comics with the shift of a camera angle, but in film or theatre, the viewpoint is always focused through the specific position of the audience. In panels one-through-three we’re in Stephen’s area viewing Mulligan’s actions. But in panel four, as the narrator speaks, the camera shifts and we’re looking at both men from outside their circle. This kind of mechanism doesn’t translate to film quite so directly but is the heart of how comics works as a unique language.
    -Rob

  3. Hah! I was wondering when someone would comment about that, Frank. I’m surprised it took this long…

    Yes, I’ve aged Stephen just a bit facially. I tried some younger looks to him, but they weren’t expressive enough when the drawings of his head were smaller. he gained a few years the day I made that discovery.

    Twenty-two is peculiar age. The level of intellect young, educated men at that age show in ULYSSES is quite different from what we expect from young men today. Now I’m all in favor of maintaining the integrity of this as a “period piece”, but I do think keeping some sense of the differences between a modern audience of new readers and the conventions of the day are a really important part of the adaptation process.

    It’s a tough call to make at times, and this is a particularly good example of one of those tougher decisions. In all honesty, I really appreciate having other people keep on this kind stuff with me. The goal is the same for all of us; try to get Joyce’s novel read and enjoyed by readers both familiar and new.
    Keep it coming,
    -Rob

  4. FRENCH TRANSLATION :

    Voici l’entrée en scène de Stephen Dédalus, le poète anxieux. J’aime la façon dont l’illustration de Rob fait ressembler le haut de la tour à une arène – cela donne une dimension « gladiatoresque » à ce qui est en train de se passer, ce que le format choisi rend réellement vivant.
    Au cas où vous vous poseriez la question – en lecteurs passionnés du « Portrait » -, il s’agit bien du même Stephen Dédalus que celui que nous avions vu faire le vœu de « forger dans la forge de son âme la conscience incréée de sa race ». Joyce utilisa ce nom comme nom de plume au début de sa carrière, en plus de l’attribuer à son alter ego fictionnel. Mais vous verrez que Stephen est un peu plus âgé, un peu plus blasé, et plus qu’un peu déprimé.
    – Je sais que c’est trivial, mais cela ne fera pas de mal de se rafraîchir la mémoire au sujet de Dédale, maître en construction et créateur de labyrinthes.
    – Comme Rob le fait par le dessin, il est intéressant d’accéder au point de vue de Stephen. L’un des traits caractéristiques de Joyce est de prêter à la voix du narrateur des éléments de vocabulaire, des tics stylistiques ou des perceptions propres à l’un des personnages de la scène en train d’être racontée. Là où vous pourriez avoir, de prime abord, l’impression que le narrateur est un personnage omniscient à votre service, vous verrez, une fois que vous aurez analysé qui est à l’origine des paroles prononcées, que ces dernières résonnent dans la voix du narrateur avec le timbre plus particulier d’un autre personnage (souvent décrit comme un personnage « contaminant » la voix du narrateur). J’ai une théorie assez hardie, selon laquelle le narrateur du « Portrait » est réellement Stephen parlant de lui-même à la troisième personne. (Hugh Kenner appelait ce procédé de style « le Principe d’Oncle Charles », dans son ouvrage de référence « Les voix de Joyce »). Ici, le texte ne fait pas vraiment la démonstration de ce qu’est le « POC » (comme disent les « joyciens ») mais il constitue une base qui, en déployant un certain éventail de perspectives, permet d’en illustrer le phénomène.

  5. NOUVELLE TRADUCTION :

    Voici qu’entre en scène Stephen Dedalus, le poète anxieux. J’aime la façon dont l’illustration de Rob fait ressembler le haut de la tour à une arène – cela donne une dimension “gladiatoresque” à ce qui est en train de se passer, d’autant que le format choisi rend tout cela bien vivant.

    Au cas où vous vous poseriez la question – en lecteurs passionnés du “Portrait de l’artiste en jeune homme” -, il s’agit bien du même Stephen Dedalus que celui que l’on y voit faire le vœu de “forger dans la forge de son âme la conscience incréée de sa race”. Joyce prit ce nom comme nom de plume au début de sa carrière, en plus de l’attribuer à son alter ego fictionnel. Mais vous verrez que Stephen est un peu plus âgé, un peu plus blasé que celui du “Portrait”, et qu’il est un tantinet déprimé.
    Je sais que c’est trivial, mais cela ne vous fera pas de mal de vous rafraîchir la mémoire au sujet de Dédale, grand architecte et concepteur du labyrinthe du Minotaure.
    Il est intéressant de noter qu’à partir de cet instant, le lecteur adopte l’angle de vue de Stephen, comme Rob le fait dans son dessin. Cela correspond à une caractéristique de Joyce, qui est de prêter à la voix du narrateur des éléments de vocabulaire, des tics stylistiques ou des perceptions propres à l’un des personnages de la scène qui est en train d’être racontée. Là où vous pourriez avoir, de prime abord, l’impression que le narrateur est un personnage omniscient à votre service, vous verrez, une fois que vous aurez compris de qui proviennent les paroles prononcées, que ces dernières résonnent dans la voix du narrateur avec le timbre particulier d’un autre personnage (on dit communément que ce personnage “contamine” la voix du narrateur). J’ai (NDT : Mike Barsanti, mais je partage cet avis) une théorie assez hardie , selon laquelle le narrateur du “Portrait” est réellement Stephen parlant de lui-même à la troisième personne. Hugh Kenner appelait ce procédé de style “le Principe d’Oncle Charles”, dans son ouvrage de référence, “Les Voix de Joyce”. Ici, le texte ne fait pas vraiment la démonstration de ce qu’est le “POC” (comme disent les “joyciens”) mais le choix de certaines perspectives, nécessaires au dessin, permet d’en illustrer le phénomène.

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